Des participants issus de la Gendarmerie, des Douanes ivoiriennes, des Eaux et Forêts, du Fonds de Prévoyance de la Police nationale, des Affaires maritimes et des gardes pénitentiaires ont été instruits sur la politique de reconversion des Militaires, afin d’en comprendre ses rouages, et d’envisager si possible l’extension de l’expérience des militaires à toutes les autres forces de sécurité.

Pour ce faire, qui de mieux que des personnes ressources en la matière ! Ainsi devant un public attentif, le Chef du Bureau d’Accompagnement à la Reconversion des Militaires (BARM), Colonel AKE-DANHO a présenté le cadre juridique et institutionnel de la Reconversion des Militaires. 

Avant lui, le Commissaire Colonel, Dr Jérôme BOUADI, auteur d’une thèse sur la reconversion des Militaires s’est appesanti sur ce concept et ses origines. 

Il a expliqué que tout est parti de la mutinerie des années 90, consécutive à une grogne des soldats qui, après quelques années dans l’armée, étaient autrefois remerciés sans accompagnement. 

C’est ainsi que notre armée est passée de conscription sous contrat à une armée de carrière.

L’armée n’ayant pas vocation à former des chefs d’entreprises, mais de recruter des militaires au sein de la population, la question d’une possible reconversion s’est posée avec acuité.  Comment organiser leur sortie de l’armée ? Comment créer par exemple un ensemble d’opérations pour leur faciliter un second tremplin ? 

C’est cette problématique que le Colonel honoraire BOUADI a tenté de résoudre à partir d’une observation scientifique faisant apparaître une précarité des militaires à la retraite.

Le Commissaire colonel Major estime que le Militaire (militaire et gendarme) détient un savoir-faire et un savoir-être indispensables aux entreprises.

« Les militaires sont des experts qui s’ignorent », a-t-il affirmé, ajoutant que certaines de leurs compétences peuvent être transposées dans le civil.

S’appuyant sur son travail de recherches, Dr BOUADI   a présenté les intérêts de la reconversion professionnelle des Militaires. Des intérêts à la fois pour l’Etat, la société, l’armée et surtout pour le bien-être du militaire lui-même, étant donné que la reconversion va réduire la psychose de la retraite et permettre le maintien en bonne santé.

Pour Dr BOUADI, qui a posé les jalons du BARM en Côte d’Ivoire, il existe des facteurs de réussite d’une politique de reconversion.

Pour la réussir, il faudrait tout d’abord inculquer aux militaires une culture de reconversion professionnelle.

Ensuite élaborer une législation sur la reconversion du militaire, car certains textes sont en contradiction avec le code militaire.

Le panéliste croit également en une montée en puissance du BARM ou à la mise en place d’une agence de reconversion avec des antennes régionales pour un impact réel. Pour cela, il cite l’exemple de la France, où 20 milles militaires (Généraux, officiers, sous-officiers et militaires du rang) sont reconvertis par an. En Afrique, le Sénégal a une belle expérience de réinsertion des Militaires, selon lui.

Dr BOUADI, par ailleurs Conseiller au Conseil National de Sécurité en charge de la Défense, conclut que les programmes de la reconversion des Militaires ne pourraient se traduire en actes concrets, sans un appui financier important de l’Etat ou des bailleurs.

L’Atelier de la CADHA s’est achevé par l’intervention de quelques partenaires techniques et financiers de la Reconversion. Tour à tour, l’Institut Ivoirien de l’Entreprise (INIE) et l’Agence Emploi jeunes (AEJ) ont donné un aperçu des opportunités d’entrepreneuriat pour le soldat en fin de carrière ou son insertion professionnelle dans le secteur privé.