KOUAKOU APHELY (PFS-BELIER): « Les anciens militaires sont des personnes déterminées »
Le coordonnateur de la Plate-Forme de Services (PFS) dans la région du Bélier se dit satisfait à l’issue du profilage (série d’entretiens) qui s’est achevé le 07 Avril dernier à Yamoussoukro. Il s'est prêté à nos questions dans le cadre d'une interview.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?
Je suis KOUAKOU APHELY coordonnateur de la Plate-Forme de Services (PFS) dans la région du Bélier (Yamoussoukro et environs, ndlr). Je suis également formateur dans le cadre du projet BARM.
En quoi consiste exactement votre rôle auprès de nos bénéficiaires ?
En ce qui concerne le profilage mon rôle vise à orienter le bénéficiaire à faire le choix le plus pertinent de projet à mettre en œuvre sur la base des propositions de projets initialement soumises. Il faut rappeler qu’en amont, chaque bénéficiaire avait proposé deux idées de projets. Il s’agit pour la PFS, dans le cadre de ce profilage, d’avoir le maximum d’informations sur les bénéficiaires et s’assurer que les projets initialement proposés sont toujours d’actualité.
Y a-t-il de l’engouement de la part des bénéficiaires ? Comment la PFS locale est-elle organisée pour ce profilage?
Déjà nous remarquons que l’engouement se fait sentir dès les premières discussions avec les bénéficiaires. Il faut dire que les idées des projets avec le Bureau d’Accompagnement à la Reconversion des Militaires ont germé en 2018. A ce jour, voir que des candidats sont toujours à l’affût d’informations et toujours en attente pour la réalisation de leur projet témoigne de leur engagement certain à la réalisation de l’initiative BARM. Cela démontre surtout que les anciens militaires sont des personnes déterminées à être intégrées dans le tissu social.
En ce qui concerne l’organisation, en trois jours de profilage, nous avons reçu 24 bénéficiaires, dont 21 de Yamoussoukro, 1 bénéficiaire issu du département de Dimbokro, 1 bénéficiaire issu de la localité de Kokumbo et 1 bénéficiaire issu du département de Tiébissou. Les rencontres avec les bénéficiaires étaient animées par le coordonnateur de la PFS en qualité de formateur et l’animatrice en charge de l’entreprenariat en qualité d’encadreur. Le profilage des bénéficiaires s’est réalisé sur une durée de trois (3) jours en raison de huit (8) bénéficiaires par jour. Au cours du profilage les échanges d’une durée d’une (1) heure de temps portaient essentiellement (sur l’identification des bénéficiaires ; la situation matrimoniale ; le niveau d’étude du bénéficiaire ; la proposition de l’idée de projet ; la situation socio-professionnelle ; l’état de santé du bénéficiaire ; la situation financière actuelle du bénéficiaire et le revenu issu de l’exploitation de la mise en œuvre du projet ; les motivations ayant abouties à cette proposition d’idée de projet ; et les forces et faiblesses liées à l’organisation de la mise en œuvre du projet.
Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées durant vos différents entretiens avec les bénéficiaires ?
Les bénéficiaires soumettent des projets, ils vont bénéficier d’un accompagnement. La principale difficulté réside dans le fait que, en plus de leur engagement, ils doivent apporter une contribution (apport personnel de 10%, ndlr) dans la mise en œuvre de leurs projets respectifs. Certains bénéficiaires estiment ne pas disposer suffisamment de ressources pour satisfaire cette condition. C’est donc un peu la petite difficulté qui pourrait empêcher certains de réaliser leurs activités, mais dans l’ensemble je reste optimiste. Je pense que tous les bénéficiaires seront à mesure de pouvoir apporter leur contribution.
Pouvez-vous revenir sur les types de projets qui entrent dans votre champ d’action ?
Au niveau de la PFS-Côte d’Ivoire, nous nous occupons des projets des biens et de services. Cela sous-entend certains projets liés aux activités commerciales majoritairement présentées dans le secteur informel, mais qui ont attrait au commerce. Certains se sont engagés par exemple dans la commercialisation du poisson, d’autres dans la vente de matériels à travers la mise en place de quincailleries.
Quelles sont les prochaines étapes après le profilage ?
Après cette étape, il s’agira pour la PFS- Côte d’Ivoire d’accompagner les bénéficiaires à travers des formations. Une chose est de déterminer le projet, une autre est d’apporter la formation aux bénéficiaires afin qu’ils soient en mesure de mettre en œuvre leur projet de façon efficace. Ainsi à l’issue de l’étape de formation, nous aurons la phase d’installation où le bénéficiaire sera accompagné par un prestataire de service. Exemple : un bénéficiaire qui souhaite ouvrir une quincaillerie, nous le mettrons en contact avec le prestataire qui sera à mesure de fournir tous les éléments nécessaires pour la mise en œuvre de son projet.
Enfin, en vue de garantir la pérennité du projet, la PFS-Côte d’Ivoire va effectuer un suivi régulier de sorte à s’assurer que le bénéficiaire exécute de façon convenable son activité. Pour résumer, dans ce processus, nous avons quatre grandes étapes : le profilage, les formations, l’installation et le suivi des activités.
La PFS-CI est-elle suffisamment outillée pour faire ce travail ?
L’expérience est fonction du nombre d’années de la PFS-Côte d’Ivoire dans ses actions. Dans la région du bélier, la PFS existe depuis 2014, voire 2012. Après toutes ces années, je pense que nous disposons d’un bagage conséquent. Nous avons suffisamment d’outils sur la base de projets réalisés dans le passé qui nous ont permis d’avoir de nombreux acquis. Nous sommes heureux de pouvoir les mettre au service des populations et plus particulièrement au service du Bureau d’accompagnement à la Reconversion des Militaires (BARM).
Propos recueillis à Yamoussoukro
SERCOM
SERCOM